L’écriture intuitive ou comment sortir du cadre
Écrire, c’est mon métier. Tous les jours j’écris dans un cadre professionnel sur les domaines de mon expertise : l’architecture, la ville, le territoire, la culture du bâti. Architecte EPFL de formation, je suis déjà sortie du cadre, car je ne construis pas des bâtiments, mais des mots, des livres, des revues, des articles, des rapports de recherche patrimoniale. La rédaction a toujours fait partie de ma vie, mais avec le thème qu’a présenté Gaëlle Pizzoti-Pécoud, rédactrice et chargée de communication, dans son atelier, l’écriture intuitive, j’allais entrer dans une autre dimension !
L’intuition, une porte vers soi-même
Mais au fond, l’intuition, qu’est-ce que c’est ? Ce sont des bribes d’information qui sortent du cadre et qui se transmettent par des sensations, des émotions et des ressentis dans le corps. C’est une forme de connaissance instinctive, qui n’est pas rationnelle : une intelligence émotionnelle, une perception de la vérité qui se révèle de manière immédiate.
Et comment différencier le mental de l’intuition ? Le mental, ce sont les ruminations, les pensées jugeantes, les idées récurrentes. L’intuition, c’est un message fort, furtif, ultra-clair. Si on se met à son écoute, on est toujours dans le juste, on peut prendre de meilleures décisions, on peut accueillir des réponses éclairées et développer notre plein potentiel pour vivre une vie qui nous correspond, pour se créer un chemin professionnel qui nous met en joie. Cette pratique peut devenir un outil précieux pour nous guider sur notre chemin entrepreneurial, pour redonner du sens et de l’authenticité à ce que l’on crée et ce que l’on amène au monde.
Un dialogue intérieur
L’écriture intuitive ouvre un véritable dialogue entre soi et soi. Il est essentiel de se mettre en condition : lâcher tout regard critique sur l’écriture, car ce qui sera écrit ne sera relu par personne d’autre que nous-même ; se faire confiance, se mettre à l’écoute de ce qui vibre à l’intérieur de nous, se laisser aller, juste laisser sortir les mots à travers la plume ou le clavier.
Les quelques étapes pour se plonger dans l’expérience sont :
- Définir un moment, créer des conditions propices (choisir un endroit calme où l’on ne sera pas interrompue, couper toutes notifications, mettre une musique qui favorise le lâcher-prise, …).
- Relâcher son corps.
- Respirer, méditer, conscientiser (« je suis ici, maintenant, et j’ai accès à l’intuition »).
- Penser à un sujet, une question.
- Écrire : on se lance sans a apriori, sans jugement, …
Les signes qui ne trompent pas
Il peut sembler « étrange » de se lancer. Notre mental est très fort pour nous rediriger vers les moulinettes de notre cerveau. Alors comment sait-on que l’on est réellement dans l’écriture intuitive ? Il y a quelques signes qui ne trompent pas :
- des mots inattendus,
- le langage, le style, le ton peuvent être inhabituels,
- écrire sans effort, avec fluidité,
- l’impression de recevoir un message,
- un sentiment de déconnexion, l’impression que le texte ne vient pas de nous,
- des répétitions, une trame,
- une clarté inattendue (qui peut aussi faire sens plus tard).
Humilité et réserve sont toutefois de mise – comme après un rêve : il est important de « laisser reposer », prendre un peu de recul, ne pas prendre de décision immédiatement après l’écriture. Il est dans tous les cas passionnant de plonger dans les abysses de nous-même, de les explorer, de faire un pas de côté, hors des sentiers battus et de sortir du cadre.
Cet article a été rédigé par Marielle Savoyat
Architecte EPFL de formation, Marielle valorise les domaines liés à l’architecture, la ville, le territoire, la culture du bâti. Elle met en mots, elle relit, elle publie, elle communique, elle partage.