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Pourquoi les présidents, c’est toujours des hommes ?

L’autre jour, mon fils de huit ans m’a demandé : « Pourquoi les présidents, c’est toujours des hommes ? »

Baigné autant dans la culture française que suisse, il entend notamment parfois parler d’Emmanuel Macron dans les conversations familiales. Son regard d’enfant, encore dénué des biais de notre société, pointe une évidence qui, pourtant, passe souvent inaperçue : la sous-représentation des femmes aux postes de dirigeantes.

Je lui ai expliqué que, en Suisse, la présidente actuelle est une femme, et que d’autres pays ont déjà eu (ou ont) des dirigeantes, même si cela reste rare. Mais je lui aussi encore raconté que, malheureusement, les injustices persistent : historiquement, les hommes ont laissé peu de place aux femmes, et bien que la situation évolue, il faudra encore du temps pour que l’égalité devienne une évidence.

Mais comment expliquer à un enfant que, dans un monde où les femmes sont autant capables de diriger que les hommes, elles doivent encore se battre pour accéder aux postes de leadership ?

La place des femmes dans les hauts postes

Si la Suisse peut cette année se targuer d’avoir une femme comme présidente, cela ne doit pas masquer une réalité bien plus large : les femmes restent sous-représentées dans les hautes sphères du pouvoir, que ce soit en politique, dans les entreprises ou dans l’entrepreneuriat.

Dans les plus grandes entreprises suisses cotées en bourse, 24% des membres de la direction seulement étaient des femmes en 2022. Selon un calcul d’ONU Femmes, seulement 18 pays ont une femme comme cheffe d’État. Et même lorsque des femmes accèdent à des places de dirigeantes, elles font face à une pression bien plus forte que leurs homologues masculins.

En Suisse, la part de femmes impliquées dans la création d’entreprises s’élève à environ 47%, ce qui est très réjouissant et en forte augmentation ces dernières années et surtout dû au fait que le salariat ne leur permet souvent pas de concilier vie familiale et vie professionnelle aussi facilement qu’elles le souhaiteraient. C’est une réalité. Les évolutions certaines ne doivent cependant pas amoindrir les freins encore bien présents : les inégalités salariales ou de financements et le fameux plafond de verre ; des stéréotypes de genre profondément ancrés qui associent encore le leadership aux hommes ; une charge mentale et familiale encore largement assumée par les femmes, rendant plus difficile l’ascension professionnelle ; un manque de modèles féminins inspirants qui montrent aux filles dès leur plus jeune âge qu’elles peuvent, elles aussi, viser ces postes (et aux garçons que les filles ont toute leur place dans ces postes).

Valoriser le leadership féminin

De nombreux modèles suisses et internationaux de femmes inspirantes montrent que le leadership féminin est non seulement bien évidemment possible, mais souvent porteur d’un changement positif et d’un renouveau lié aux valeurs d’une nouvelle ère.

La question de mon fils – dans toute son innocence – a encore plus renforcé ma conviction d’incarner un modèle pour les plus jeunes qui nous regardent. En tant que mamans entrepreneures, nous tenons un rôle clé pour briser les barrières.

En rendant visibles les femmes qui vont au bout de leurs rêves et aspirations, en encourageant nos filles et nos fils à voir au-delà des stéréotypes, nous poursuivons les efforts de celles qui nous ont précédées pour créer un monde où hommes et femmes seraient réellement à égalité. À quand le jour où les enfants poseront la question : « Pourquoi les présidentes, c’est toujours des femmes ? »

Cet article a été rédigé par Marielle Savoyat

Architecte EPFL de formation, Marielle valorise les domaines liés à l’architecture, la ville, le territoire, la culture du bâti. Elle met en mots, elle relit, elle publie, elle communique, elle partage.

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