Le cycle menstruel et ses montagnes russes émotionnelles
« Avoir conscience du cycle, c’est aussi apprendre à activer les énergies utiles à un moment donné »
Actuellement, au 21e siècle, on vit dans une situation éloignée des cycles.
Jusqu’au 19e siècle, on vivait en lien avec la nature, au rythme des saisons. Au passage dans un monde plus industrialisé, on s’est coupées du cycle.
Actuellement, la norme c’est de bosser à fond, sans changement, sans fluctuation, avec une pause de préférence l’été alors qu’on devrait être au top de notre énergie en tant qu’animale et faire la majorité du boulot à ce moment-là. Or, selon le cycle de la lumière, on devrait se reposer plus en hiver et travailler plus en été.
Tant qu’on était dans un univers agricole, c’était normal de ne pas travailler de manière linéaire. Dès le travail à l’usine, la demande de performance linéaire est venue s’imposer.
J’observe beaucoup de choses à travers le spectre des énergies masculines et féminines. La linéarité est dans une énergie plus masculine et le côté cyclique dans une énergie plus féminine.
Le changement récent du monde professionnel et du monde de vie vient influer sur le cycle.
Notre nature n’est pas linéaire
La courbe hormonale, les hormones telles qu’on les vit, a vraiment une influence sur nos vies même si on le vit avec plus ou moins de conscience. C’est intéressant d’observer l’influence que cela a sur nous.
Avec le contexte historique et social, on ne peut pas être en respect à chaque minute de l’énergie et du cycle. On peut en tenir compte pour adapter un peu et avoir des touches.
Le cycle de 28 jours, c’est de la théorie. Ensuite, il y a la réalité du vécu. Comment on peut grapiller certains aspects pour nous aider dans la vie courante.
Les différentes phases du cycle en relation avec les saisons
Au début de l’été : être en contact
Au mi-cycle, il y a un pic hormonal. Il va nous faire briller. Au niveau biologique, c’est l’appel à la procréation. Cela nous rend plus belles, plus lumineuses. Les études montrent que ce changement est effectif. On est littéralement plus attractive. Cette période est parfaite pour convaincre. Autour de l’ovulation, la notion de beauté est très présente. C’est un moment parfait pour captiver les autres. C’est parfait pour la vente, le networking, les présentations. Les autres vont nous écouter. C’est parfait aussi pour le plaisir des sens. On a envie de jouir des bons fruits et légumes qui commencent à être là, à sentir le soleil sur la peau. Si on en tire profit, cela nous amène beaucoup de belles choses.
Par contre, ce n’est pas top d’être en mode masculin et linéaire. Si on arrive à créer de l’espace pour créer plus de relationnel c’est le moment où on ne veut pas être seule dans son coin.
L’été indien : le début des récoltes
Au niveau du cycle, c’est celle après l’ovulation. Au niveau hormonal, la progestérone est relativement haute. C’est une hormone de détente. À ce moment, on a la capacité de prendre soin des autres. On est ouverte au compromis. C’est un super moment pour travailler à plusieurs. Le lien avec les autres est dans l’accueil et l’écoute. C’est un super moment pour des réunions familiales. C’est un super moment pour évaluer d’autres personnes car il y a cette capacité de soutien de l’autre.
Ce n’est pas un bon moment pour être en voyage loin de sa famille. Ce n’est pas un moment propice au côté linéaire.
Le plus gros risque de cette période est d’entrer dans un mode sacrifice, des sacrifices durables. Il ne faut pas prendre une décision comme, par exemple : accepter un mandat qui va m’obliger à faire des concessions et le payer plus tard. On ne devrait prendre que des décisions où l’alignement avec nos valeurs est hyper clair.
L’énergie de l’automne
Elle sait ce qu’elle veut. Où elle va. Ce qu’il faut déterminer comme limites pour y arriver. No bullshit. C’est un moment parfait pour ranger, structurer, ordonner. C’est une énergie beaucoup plus automnale. La semaine avant les règles.
Structurer, mettre en place des systèmes, prendre des décisions mais ne pas passer à l’action. L’action, cela vient après les règles. Mais là, c’est le bon moment pour voir la réalité en face et prendre des engagements. Dans ce moment, on sait de manière intuitive. Les réponses nous viennent de nulle part. C’est un bon moment pour lâcher le stress à travers des activités physiques.
L’énergie de l’hiver
Elle est moins propice à la résolution de conflits. Elle est moins propice à se confronter aux autres. C’est la semaine des règles, le moment où les hormones chutent. On change d’énergie, on arrive dans une énergie d’intériorité. On a envie de calme, de paix, d’être dans un cocon. C’est l’énergie de l’hiver où toute la nature est tournée vers l’intérieur. C’est une période qui a mauvaise presse. C’est en partie liée au fait qu’on n’a pas beaucoup d’énergie ces jours-là. On a de la peine à se pousser pour être en mode performance linéaire. On peut s’accorder par exemple une heure dans la journée en respect avec cette énergie de calme.
Dans cette période-là, toutes les hormones sont au plancher. On est dans une énergie d’intériorité et de connexion. Dans tout ce qui est intangible. C’est là que l’inspiration arrive, comme si on téléchargeait des idées de l’univers. C’est comme si on avait le pouvoir de créer dans nos mains. Beaucoup plus fortement. On est plus disposées à pardonner. À être présente à l’instant et à se connecter à tout ce qui est au-delà du tangible.
S’il y a un excellent moment pour être plus que pour faire, c’est celui-ci.
Par contre, on n’a pas de dynamisme. Les choses n’avancent pas ces jours-là. On n’a pas tellement envie de contact social. C’est un moment où on a besoin de moments de douceur.
Cela tombe bien car la période d’après, on peut faire 50% de plus. On peut s’accorder beaucoup de respect dans la période d’avant. Si on ne profite pas de ralentir un peu à ce moment-là, on ne profite pas du kick d’après.
L’énergie du printemps
Le printemps est lié à la fin du cycle, à une énergie qui nous met en action. « La niac d’enfer ». Suivant les femmes, cela se passe sur la fin des règles ou juste après. À ce moment-là, on peut en faire un maximum. On a beaucoup d’énergie, juvénile, dynamique. C’est le moment parfait pour démarrer de nouvelles habitudes. Il est plein de confiance, d’optimisme. On peut s’affirmer dans cette période. Elle va se battre pour une mission, une cause. Cela va bien pour le travail indépendant et c’est parfait pour rattraper le retard. C’est un moment où on peut faire des heures supplémentaires, il est parfait pour s’amuser aussi, faire la fête, socialiser.
Par contre, ce n’est pas le moment choisi pour faire preuve d’empathie, travailler en collaboration. Suivre le rythme des autres dans cette énergie fonceuse, cela va nous tendre. Cela ne donne pas le temps aux autres de nous rattraper. On va être en mode efficace.
Modulons notre quotidien
On n’a vraiment pas conscience de ces fluctuations. On les tait, elles ne viennent pas jusqu’à notre niveau de conscience. Au lieu d’être à contre-courant, à contre-pied, essayer d’un peu moduler notre quotidien, dans la marge de manœuvre qu’on a. Pouvoir moduler un peu pour que les choses soient plus faciles.
Nommer cette réalité, la rendre vivante, que cela fasse partie des conversations, des réalités, que ce soit normal. Dans une optique de transmission, il est temps de mettre de beaux mots sur le cycle, qu’il soit accueilli avec joie et douceur.
Cet article a été rédigé par Emilie Pralong lors de la formation donnée par Joëlle Dey-Boada.
Multi-entrepreneure, Joëlle a à coeur d’inspirer les femmes à devenir des leaders conscientes et puissantes pour contribuer pleinement à la création d’un monde meilleur.