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Ce que dit notre corps

 

Hier, au sein de l’association des Mampreneurs, nous avons bénéficié d’un excellent atelier mené par Maria Wilhelmsson de VoxImpact. Avec simplicité, bienveillance et expertise, elle nous a aidées à prendre conscience de l’impact de tout ce qu’on ne dit pas avec des mots et que notre interlocuteur ou audience comprend parfaitement. Puis elle nous a montré et encouragé à expérimenter comment émettre des messages non verbaux inspirants.

Son atelier parlait d’inspirer et influencer par sa présence. Au fil de mon parcours, j’ai rencontré de nombreuses personnes qui marquaient un mouvement de retrait face à l’idée d’influencer. Comme si influencer et manipuler étaient de parfaits synonymes qui renvoyaient automatiquement aux vendeurs aux dents longues et aux gens mal intentionnés.

Il y a pourtant une différence de taille entre ces deux actes. L’étymologie nous montre le chemin.

Influencer ou manipuler?

Manipuler tire sa racine de la main ou la poignée de main. La manipulation, au sens abstrait, désigne l’emprise exercée par une personne sur une ou plusieurs autres dans le but de contrôler leurs actions ou leurs sentiments (toupie.org).

Influencer est lié au latin influens, grippe, et influere, pénétrer, se glisser, s’insinuer, se répandre.  L’influence se définit comme l’action, généralement lente et continue, d’une personne, d’une circonstance ou d’une chose qui agit sur une autre (toupie.org).

Si manipuler est un acte conscient et choisi, influencer est beaucoup plus insidieux et totalement inévitable. Que je le veuille ou non, que j’en aie conscience ou non, j’influence mon environnement. Tout le courant de psychologie constructiviste est même fondé sur ce précepte. Watzlawick, une de ses figures de proue, disait d’ailleurs “on ne peut pas ne pas communiquer”. De la même manière, on ne peut pas ne pas influencer. Alors autant le faire consciemment, non?

Que ce soit face à un auditoire plein, son associée, sa future cliente, sa banquière, son conjoint, ses enfants ou sa meilleure amie, on influence leurs perceptions de ce qu’on dit par nos mimiques corporelles, notre voix, le rythme de notre discours ou la quantité de “heu…” qu’on prononce.

L’intention

Tout part de l’intention. Qu’elle est mon intention au moment de parler? Si mon intention est de rassurer, encourager, défendre ou féliciter, mon attitude et mes gestes ne seront pas les mêmes. L’intention est également ce qui différencie fondamentalement l’influence de la manipulation. Influencer est inévitable, manipuler est toujours lié à une intention de prise de pouvoir sur l’autre.

Dans le contexte professionnel (et pas que!), les deux intentions simultanées probablement les plus utiles sont de 1) donner confiance, rassurer et 2) créer ou maintenir la connexion, le lien relationnel avec son interlocuteur. On est bien loin de la manipulation, et pourtant on est dans un choix conscient. L’avantage énorme est qu’il permet d’obtenir de bien meilleurs résultats de communication et d’avoir plus d’impact dans sa manière unique de contribuer à un monde meilleur.

Et concrètement?

Bon, trêve de bla-bla. Concrètement, comment influencer l’autre pour qu’il ressente confiance et connexion? Voici quelques touches de ce qu’on peut veiller à mettre en oeuvre, ou au contraire éliminer de nos habitudes.

Tous les mouvements de retrait et de fermeture donnent un signal de manque d’assurance. Une petite voix haut perchée qui sort de la gorge, un débit rapide ou sans pauses, et un discours truffé de sons et mots inutiles comme “heu.. donc… en fait… alors…” et autres raclements de gorge peinent tout autant à inspirer confiance. Un regard fuyant, des bras croisés devant le corps ou un visage fermé compliquent la connexion.

Pour faciliter et soutenir le sentiment de connexion, l’ouverture est de rigueur, tandis que la meilleure manière d’inspirer confiance est d’occuper pleinement sa place. Concrètement, ça se marque par une posture élancée (par opposition à tassée, recroquevillée), des épaules relâchées vers le bas et l’arrière avec une cage thoracique ouverte, des gestes amples et vers l’avant. Le regard cherche le contact et le visage est détendu et souriant. La voix émane du ventre, soutenue par une respiration pleine et profonde. Le rythme est paisible et les silences bienvenus.

La pratique

Rien de bien nouveau sous le soleil diras-tu? En effet. On le sait toutes et tous, au moins inconsciemment puisqu’on on sait interpréter tous ces signes non verbaux. L’intérêt n’est pas de le savoir, mais de le faire! Et comme beaucoup de ces choses relativement inconscientes, c’est plus facile à dire qu’à faire, surtout quand il y a un réel enjeu.

La seule manière de contrecarrer nos habitudes non inspirantes – c’est-à-dire qui influencent dans une direction opposées à l’inspiration… – est de nous exercer, pratiquer, et nous exercer encore, de préférence dans des contextes non stressants pour commencer. Le stress a pour effet de court-circuiter toutes les fonctions non automatiques, ce qui rend la mise en oeuvre d’une “pas encore habitude” plus difficile. Alors profitons d’en faire une habitude pour pouvoir, même en situation stressante, adopter ces comportements et attitudes de communication qui inspirent confiance et connexion.

Cet article a été rédigé par Joëlle Dey-Boada.

Multi-entrepreneure, Joëlle a à coeur d’inspirer les femmes à devenir des leaders authentiques et puissantes pour contribuer pleinement à la création d’un monde meilleur.

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