Avons-nous honte d’être parent?
Mon mari est absent, je peux venir avec les enfants?
Très rares sont les situations professionnelles où la simple idée de poser cette question est imaginable. L’association des Mampreneures en est une. Tous les événements organisés par notre association sont ouverts aux mamans et aux enfants. Évidemment, dans la majorité des cas, on préfère participer sans notre progéniture pour disposer librement de notre attention. Mais c’est notre choix, pas une obligation pour avoir le droit d’être considérée comme professionnelle.
Le rôle de parent est partagé par une très large majorité de la population. En moyenne, seulement 14 femmes sur 100 n’ont et n’auront pas d’enfant. Le taux est légèrement supérieur chez les hommes (env. 20%), mais cela signifie tout de même que plus de 80% des adultes actifs sont ou vont devenir parents.
On pourrait croire qu’une expérience si largement répandue est considérée comme normale, non? Et qui dit normal, dit pas besoin d’être caché, non? Habituellement, on a plutôt tendance à cacher les choses dont on a honte. Avons-nous honte d’être parents?
Non, nous n’avons pas honte d’être parent. Mais la société actuelle, en Suisse pour le moins, continue de voir la maternité comme une tare professionnelle et la paternité comme un avantage. Cherchez l’erreur! Avec la maternité, on développe une foule de compétences valorisées professionnellement, comme l’efficacité, la gestion des conflits, la gestion des priorités, la capacité à faire avancer une tâche malgré une multitude de sollicitations parasites et interruptions forcées, l’art de la conciliation et de la persuasion.
Et si les personnes actives arrêtaient de faire comme si elles n’avaient pas de vie en dehors de leur travail? Si les parents ne se cachaient pas des autres priorités qui peuplent leur coeur? Si la parentalité était vue comme ce qu’elle est: une réalité largement partagée et source de croissance personnelle. Si les travailleurs et travailleuses que nous sommes étaient considérés comme des humains avant, pendant et après le boulot?
Les Mampreneures perdraient peut-être une de leur spécificité (reconnaître que le fait d’être maman ne diminue pas la professionnelle que nous sommes aussi), mais qu’importe! Un professeur s’occupant d’un bébé lors de son cours ne ferait plus la une des réseaux sociaux, puisque être aussi parent serait enfin normal. Une normalité partagée par plus de 80% de la population…
Sources: https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/femmes-sans-enfant-pic-en-europe et https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/14/01016-20131114ARTFIG00480-un-homme-de-50-ans-sur-5-n-est-pas-pere.php
Cet article a été rédigé par Joëlle Dey-Boada.
Multi-entrepreneure, Joëlle a à coeur d’inspirer les femmes à devenir des leaders authentiques et puissantes pour contribuer pleinement à la création d’un monde meilleur.